Lorsqu’on aborde le sujet de la fin de vie, il est important de reconnaître qu’à un certain stade de la vie, nous commençons à perdre progressivement notre autonomie. Cela peut être dû à des facteurs tels que le vieillissement, les maladies chroniques ou les troubles cognitifs. À mesure que cette autonomie diminue, il devient nécessaire d’intervenir et de prendre des décisions à la place de la personne concernée. Cependant, il est essentiel de respecter les choix initiaux de la personne et de prendre en compte les réalités pratiques.
Le respect des choix initiaux de la personne est crucial, car chaque individu a ses propres valeurs, préférences et croyances. Certaines personnes peuvent avoir exprimé leurs souhaits concernant les soins médicaux, les traitements ou les interventions à un moment antérieur de leur vie, à travers des directives anticipées ou des discussions informelles. Il est important de consulter ces volontés et de les prendre en considération dans la mesure du possible. Cela garantit que les décisions prises respectent la dignité et les désirs de la personne en fin de vie.
Cependant, il est également essentiel de tenir compte des réalités du terrain. Lorsqu’une personne perd son autonomie, elle peut ne plus être en mesure de prendre des décisions éclairées ou de comprendre pleinement les conséquences de ses choix. Dans de tels cas, il est important d’évaluer attentivement la situation et de prendre des décisions qui favorisent le bien-être de la personne tout en s’adaptant à ses besoins changeants.
Pour ce faire, il est souvent recommandé de mettre en place une approche collaborative impliquant la personne concernée, sa famille, les professionnels de la santé et d’autres parties prenantes pertinentes. Ces discussions permettent de discuter des options disponibles, d’évaluer les risques et les avantages, et de prendre des décisions éclairées sur les soins et les traitements appropriés.
Il est crucial d’adopter une approche respectueuse et compatissante, en reconnaissant la valeur intrinsèque de chaque individu jusqu’à la fin de sa vie. Cela implique de prendre en compte les choix initiaux de la personne et de les concilier avec les réalités du terrain, tout en garantissant la dignité, le confort et le respect des souhaits de la personne en fin de vie.
Dans certaines situations de fin de vie, il peut arriver que des décisions d’autorité doivent être prises, même si elles ne correspondent pas aux souhaits initiaux de la personne concernée. Ces décisions peuvent devenir indispensables pour assurer le bien-être de la personne en fin de vie ou pour soulager la charge qui pèse sur les proches. Voici quelques raisons pour lesquelles cela peut être nécessaire :
- Besoin de soins médicaux appropriés et/ou hygiène de vie : Lorsque la santé de la personne se détériore, elle peut nécessiter des soins médicaux spécialisés, tels que l’administration de médicaments, le suivi médical régulier ou la gestion de symptômes douloureux. Dans certains cas, ces soins peuvent être essentiels pour maintenir la qualité de vie et soulager la souffrance, même si la personne n’avait pas expressément souhaité une telle intervention médicale. Petite histoire : le père d’un ami de 92 ans, ancien Neurologue, considère que sa femme qui a la maladie de Parkinson ne devait pas aller voir de collègue… N’est-ce pas pourtant nécessaire ?
- Sécurité et confort : Si la personne perd progressivement son autonomie, elle peut être confrontée à des risques pour sa propre sécurité, comme des chutes fréquentes ou des accidents domestiques. Dans de telles situations, il peut être nécessaire de prendre des décisions pour garantir un environnement sécurisé et adapté, par exemple en engageant une garde-malade ou en adaptant le domicile aux besoins spécifiques de la personne (voire articles sur les aménagements).
- Soutien pour les proches : La fin de vie peut être une période émotionnellement éprouvante pour les proches de la personne. Ils peuvent être confrontés à un fardeau considérable en termes de soins et de prise de décision, ce qui peut affecter leur propre bien-être. Dans ces cas, il peut être nécessaire de prendre des décisions d’autorité afin de soulager la pression sur les proches et de leur fournir le soutien nécessaire. Cela peut inclure l’engagement d’infirmières à domicile, l’accès à des services de soutien psychologique, l’organisation de répits pour les aidants…
Il est important de souligner que ces décisions d’autorité devraient toujours être prises avec prudence, compassion et en tenant compte du respect des souhaits et des valeurs de la personne autant que possible. Dans la mesure du possible, il est préférable d’engager des discussions ouvertes avec la personne et les proches avant d’en arriver à des décisions d’autorité, en expliquant les raisons de ces choix et en cherchant à trouver un consensus dans le respect de l’autonomie et de la dignité de la personne en fin de vie.
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