Contexte de ma démarche :
Maman est décédée le 18 janvier 2023.
J’ai passé les trois dernières années à ses côtés, sans avoir été préparé à vivre sa fin de vie. J’ai été confronté au fur et à mesure à des nouveaux problèmes jusqu’à son départ un matin dans mes bras. J’ai lu différentes publications dans cette période, mais je n’ai pas trouvé de “manuel de la fin de vie” qui m’aurait peut-être permis d’anticiper certaines étapes. Une des leçons que je retiendrai : « il est préférable d’éviter un problème que de devoir gérer les conséquences ». L’accident arrivera probablement, mais comme pour l’éducation d’un enfant : essayez d’installer un cadre avec des limites ( la différence, c’est qu’un enfant va apprendre de son expérience alors qu’en fin de vie la personne oublie de plus en plus).
Profil de Marguerite ROBLAiN, 4 février 1938 – 18 janvier 2023 (84 ans)
Maman (mère de 3 enfants, grand-mère de 3 petits enfants) a fait sa carrière dans l’enseignement. Elle a eu l’occasion de prendre sa pension à 58 ans. Ses 25 dernières années sont parsemées d’épreuves qui vont conduire à ce récit. Elle a fait beaucoup de bénévolat auprès de personnes isolées chez elles ou en institution. Elle nous avait exprimé très clairement : ” ne jamais se retrouver dans une institution”. C’est ce souhait qu’elle a pu vivre jusqu’au dernier jour. Nous allons essayer de rassembler toutes les situations rencontrées et prendre le recul pour partager avec vous les bonnes et mauvaises pratiques.
Profil de MiTSCH JF, 20 août 1969
Je suis le 2e fils (j’ai un frère aîné de un an, et une sœur 15 mois plus jeune.
Je quitte la maison à l’âge de 17 ans et je reviendrai y vivre à 50. Je n’ai pas d’enfant, au moment de mon retour dans la maison familiale ma vie a explosé au niveau privé, professionnelle et publique, et je tombe dans une profonde dépression. C’est la COVID qui va m’obliger à sortir du lit et prendre petit à petit ma place au côté de maman. Elle se retrouve “enfermée chez elle” ne pouvant plus aller à la piscine, chez son logopède, et sans plus de contact avec ses connaissances… Rapidement, pendant le confinement, on va rapatrier un maximum d’activités à domicile pour continuer à vivre. À partir de ce moment que j’apprends à connaître ma maman. Je vais lui consacrer quasiment toutes mes journées. C’est d’ailleurs cet engagement total qui Potentiellement me permet doucement de revenir dans la vraie vie et d’être sorti de la dépression aujourd’hui, malgré le deuil, malgré la tristesse, le vide, J’ai fait ce que je pouvais, j’ai essayé de lui apporter des moments de petits bonheurs au quotidien, je suis en paix. Et comme elle me l’a dit en rentrant de notre dernier resto : »on en a bien profité ».